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Page:Allais - Le Boomerang.djvu/67

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Un profond soupir.

— Hélas ! quand pourrai-je m’offrir un complet neuf de la « Belle Jardinière » !

— Ça n’est pas de l’ambition de votre part.

— Je n’ai jamais été ambitieux !… Tenez, moi, avec cent sous par jour, j’aurais été le plus heureux des hommes.

— Cent sous par jour, ça n’est pas le Pérou.

— Je m’en serais largement contenté…

Mais où est-il, le bon génie qui m’assurerait cent sous par jour ?

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Cette ligne de points figure l’extase subite dans laquelle tombent le Pauvre Bougre et le garçon de café aux accents d’une musique — de cette musique ! si douce, supra-humaine ! — harmonie produite par un de ces petits harmoniums (spécialité de la maison Mutel), et qui sont classés dans le catalogue sous l’étiquette de Célésia.

Machinalement, et comme par suggestion d’en haut, le Pauvre Bougre enlève son chapeau et joint les mains.