Page:Allais - Le Boomerang.djvu/99

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pondit-il, c’est une batte gonzesse ; mais ce qu’elle a l’air pochetée[1] !

— De quoi vous autorisez-vous à lui trouver cette apparence de sottise ?

— À son sourire, pardi !… Ah ! elle peut se vanter de l’avoir, celle-là, le sourire !

Ô Monna Lisa !

Ô Vinci[2] !

Il s’est rencontré un homme, un jeune homme, un Parisien, pour parler ainsi du sourire de la Joconde !

De ce sourire énigmatique comme disent Bædecker, Conti, Joanne, Arsène Alexandre, Thiébault-Sisson, et un autre gros critique d’art dont je ne parviens pas à me rappeler le nom, un gros, chauve, qui a toujours l’air pressé et dont le nom finit en ès !

Loin de lui donner conscience d’une telle iconoclastie orale, ma muette indignation ne servait qu’à exciter la verve du vandale.

— Ce sourire-là, vous savez, alla-t-il

  1. Avoir l’air pochetée, revêtir l’aspect physique de quelqu’un de niais.
  2. Vinci. (Voir Léonard de Vinci.)