Page:Allais - Pour cause de fin de bail.djvu/115

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histoire. Je vais vous la dire, parce que je vous aime beaucoup et que j’ai grande confiance en vous, mais je n’aime pas qu’on me rappelle cette horrible chose.

Il essuya ses yeux.

— L’an passé, elle était pleine d’oiseaux, cette volière, d’oiseaux venus de tous les pays du monde et jolis comme on n’en peut pas rêver… Il a fait très froid, l’année dernière. Les pauvres oiseaux sauvages ne trouvant plus rien à manger par cette neige qui tombait si fort — vous vous souvenez ? — tournaient autour de la volière, quêtant les vagues bribes de nourriture qui pouvaient s’en échapper. Un jour, j’assistai à cette scène : un petit bouvreuil s’en venant picorer dans une branche de millet, accrochée à l’intérieur du treillage, reçut d’un gros canari un si violent coup de bec au crâne qu’il en fut tué du coup… Vous dire la colère que je ressentis à cette vue serait impossi-