Page:Allais - Pour cause de fin de bail.djvu/164

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

cessé de cultiver l’art lyrique comme s’il devait un jour en être l’une des étoiles.

L’Opéra, l’Opéra-Comique et tous les concerts sérieux ne pourraient compter de plus fidèle spectateur et les partitions des maîtres s’entassent sur son piano.

Quelques rares occasions s’offrent à notre ami de faire sonner le splendide métal de son beau creux : fêtes de famille (de la sienne, comme de juste), banquets entre camarades (les siens) et surtout les concerts dans les établissements de jeunes aveugles (public peu préoccupé de la plastique des protagonistes).

À part ces chauves circonstances, Legrand en est réduit à chanter pour lui, chez lui, sans gloire.

Ne pouvant charmer les abonnés de l’Opéra, Legrand gagne sa vie comme employé dans une banque de la place Vendôme.

Il occupe une table installée près d’une fenêtre, situation qui lui permet, avec une