Page:Allais - Pour cause de fin de bail.djvu/223

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point qu’un cas pareil à celui qui suit ait jamais figuré dans un de ces recueils.

L’histoire m’en a été contée par une jeune femme dont l’excessive frivolité n’enlève rien au charme de son commerce.

Je laisse la parole à cette évaporée :

— Imaginez-vous, mon pauvre monsieur, que j’ai failli perdre Jip, ma petite Jijip, la petite Jijip à sa mémère (baisers répétés sur le noir et frais museau de Jip, dérisoire échantillon de la race canine).

Oui, monsieur, Jip avait pris la clef des champs. Oh la vilaine qui a fait de la peine à sa mémère ! Jip s’était tiré des papattes, un beau matin, et sans son collier, encore !

Ah ! mon pauvre monsieur, si vous m’aviez vue ! Une folle, monsieur, une vraie folle !

Immédiatement, j’envoie tout mon monde dans les environs. Jip ! Jip ! Jip !

Pendant toute la journée, on n’entendit que ce cri dans le quartier !