Page:Allais - Pour cause de fin de bail.djvu/307

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— Ah ! c’est comme ça, vitupéra le monsieur riche. Eh bien ! je me vengerai.

Et le monsieur riche se vengea.

— Les Salbecquois, raisonna-t-il, ne veulent pas de moi pour organiser des divertissements ; alors, je vais leur organiser des enterrements.

N’allez pas croire trop vite qu’il tua des citoyens de sa main : le procédé eût été excessif.

Il se contente de payer aux plus humbles trépassés de riches et décoratives obsèques avec les grosses cloches qui ne vibrent d’habitude que pour les opulents trépas.

À chaque décès, avisé par un employé de la mairie, il se présente dans la famille du mort et, sous un fallacieux prétexte, lui fait cadeau d’un enterrement de première classe avec tout le tralala de prêtres, de chantres, d’enfant de chœur clamant par les rues de Salbec leurs funèbres psaumes.