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artificielles, afin de combler le déficit augmentant chaque jour, vu la production restreinte des aliments qui se présentent spontanément et sans le secours d’aucune culture et l’augmentation progressive des populations.

Les premiers peuples qui possédèrent quelques notions sur l’Agriculture, furent les Ariaques, nombreuses tribus qui peuplèrent d’abord les pays ou plutôt la belle presqu’ile située entre le Tigre et l’Euphrate, deux grosses rivières, formant par leur jonction le Chat-el-Arab actuel. Ce territoire, qui d’après les Écritures était voisin de la tour de Babel, porta différents noms. Ce fut d’abord la Mésopotamie ou pays entre les fleuves, puis la Babylonie, l’Assyrie etc, suivant les fluctuations des peuples conquérants, qui exercèrent tour-à-tour leur suprématie sur ces belles contrées.

Déjà, sous le premier empire Babylonien, sous le règne de Sémiramis-la-Grande, l’agriculture de ces riches contrées avait fait de grands progrès, (le tout relativement, à la date récente de la Création de l’art de l’Agriculture), car les historiens rapportent que le pays était entrecoupé de nombreux canaux qui répandaient partout, (par leurs eaux salutaires), la fertilité, et l’abondance. Le froment y était cultivé et rapportait jusqu’à 300 pour un, de nombreux palmiers y fournissait un vin agréable au goût.

La fertile vallée de l’Égypte ancienne, était coupée par de nombreux canaux d’irrigation, pour la distribution des eaux du Nil et Mœris, l’un de ses rois, en creusant dans les sables de la Lybie le lac qui porte son nom (dans le but de modérer les débordements du fleuve) mérita ainsi le