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Provence ! Gascogne ! Bretagne ! Bourgogne ! on vous a ôté votre existence propre et vos souvenirs. Nos provinces rapetissées en départemens retrouveront-elles un jour, avec la sûreté du pays, une histoire aussi, leur aristocratie et leurs richesses ?

On a beaucoup exagéré le nombre et le malaise des ouvriers ; dans les campagnes, une grande partie des propriétaires sont ouvriers. Ceux qu’on plaint, ce sont les ouvriers des villes ; mais en comptant ceux de Lyon, de Rouen, des villes manufacturières et des grandes villes, on voit que le nombre n’en est pas considérable, et qu’il y aurait des moyens faciles d’améliorer leur salaire et leur sort. Les personnes les mieux informées nous assurent qu’il est bien rare qu’un homme qui veut travailler ne trouve pas d’ouvrage. Quand on a questionné les pauvres et visité leurs établissemens, on s’aperçoit que la pauvreté est plus souvent le fruit de la paresse et du vice que de la société. Les gens qui habitent les villages savent qu’on y connaît très peu ou point de pauvres ; les femmes veuves chargées d’enfans sont les plus à plaindre : la commune devrait les soulager et mettre leurs enfans en apprentissage.

Qu’a-t-on fait pour ceux qui ne possédaient rien ? Les hôpitaux de toute la France et les Enfans-Trouvés ont, de leurs propres fonds, des départemens et du gouvernement, une rente annuelle de 49 millions. Sur notre énorme population, on ne trouve, en général, à la fois dans tous les hôpitaux de la France que 150 mille malades ; et le nombre d’individus secourus à domicile dans toute la France n’est pas de 700 mille[1]. Des bureaux de bienfaisance et de nombreux établissemens pour les malades, les blessés, les sourds-muets, les aveugles, les vieillards, les aliénés, dépen-

  1. Documens statistiques, publiés par M. Duchâtel.