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60 ans, une pension viagère de 500 francs, et que s’il mourait avant l’âge de 60 ans, le trésor public restituerait le capital déposé sans les intérêts.

La décision du parlement est sans doute belle, mais ne pourrait-on pas, comme avait fait, je crois, la Convention, arranger que tout ouvrier dans sa vieillesse recevrait une pension s’il prouvait qu’il en a besoin ? N’est-il pas plus dur pour l’ouvrier d’être dans la misère que pour le propriétaire de payer quelque impôt de plus ; c’est au profit de l’humanité qu’on ébranle un peu chez nous les idées de la propriété ; il reste encore assez de souffrances matérielles pour indigner l’humanité : trop souvent d’ailleurs l’administration d’un hôpital, comme l’administration publique, gouverne à son profit, perdant de vue son but ; la dureté, l’égoïsme, s’introduisent au sein des fondations de la charité ; on ne saurait trop les surveiller. Si la paresse et le vice conduisent à la misère, les gens dégradés n’en sont que plus malheureux, et l’indulgence les relèverait peut-être : il y a bien des excuses aux défauts du peuple quand on y pense ; les prisons aussi demanderaient des réformes ; l’éducation, qui est le plus sage préservatif, se répand chaque jour davantage, grâces aux soins du gouvernement. Nous ne voudrions pas voir la pitié s’éteindre, mais s’éclairer, connaître les maux pour y appliquer le vrai remède, et s’en reposer pour son but, autant sur l’esprit et le savoir de l’homme que sur la bonté.

Puisque nous avons parlé de la division du territoire en France, nous remarquerons comme la vie civile y est peu répandue. Sur 32 millions d’habitans, si 24 millions occupent les campagnes et 8 millions seulement les villes, voilà donc la population civile bien réduite. On a dit que 170,000 électeurs sont trop peu ; sans doute, même dans les proportions vraies, ils sont trop peu ; mais quand on a dit cela,