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triomphant de Mars dans les batailles, et partout vous obtîntes des honneurs dont Jupiter fut jaloux. L’Inde aussi vous adora, déesse de la sagesse et du savoir ; et vous régnez encore sur les rivages de l’Indus et du Gange. L’Asie honora la lumière et la fécondité ; une femme représenta la nature puissante ; Bavani calma l’ardeur du dieu en versant l’eau sur sa tête, et lui présenta la coupe d’ivresse sur le mont Cailasa. Si Jehovah paraît seul, l’encens des prophétesses brûle sur ses autels, et si son fils est né d’une fille timide, immortelle par grâce et sans puissance, du moins Marie, vierge et mère, paraît seule avec un enfant dans ses bras ; nul homme ne l’appuie, et elle emprunte à son fils sa gloire sainte.

Les peuples représentant les dieux à l’image des hommes, représentèrent aussi les dieux à l’image des femmes ; et quand de plus grossières idoles tombèrent, les déesses restèrent debout.



CHAPITRE III.


Les femmes qui surent s’isoler et résister, avaient-elles présent à la pensée ce type de supériorité de femme que les religions ont différemment revêtu ? Elles secouèrent le préjugé, elles le secouèrent, oui ! mais leur plût-il d’avoir à supporter le blâme vulgaire ? Si aujourd’hui une femme, portant là une idée, attache un mérite à sa hardiesse, dans les longues années qui ont précédé, quel fut le sort des femmes ? Parce qu’elles avaient l’esprit, parce qu’elles savaient aimer un homme, remplir leur destinée ; parce que nul préjugé n’avait courbé leur front, ces femmes ont