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justement, mais que la société atteindra de mieux en mieux avec la civilisation.

Dès qu’une civilisation quelconque est née, l’esprit s’en empare, en voit le caractère, la richesse, pose les principes et les lois. Lorsqu’après des siècles, nous venons tourner en ridicule cet échafaudage, c’est souvent faute de comprendre la profondeur de l’esprit et sa variété. Nous ne connaissons pas l’origine des sociétés ; mais nous ne pouvons pas supposer un ordre absolu pour des races diverses ni pour une espèce toujours variable, qui, de génération en génération, change de besoins et de caractères, et demande de nouvelles lois. Il faut seulement voir si les époques furent pleines.

Quand nous arrivons à une révolution morale et sociale, nous ruinons par morceaux l’ordre ancien et nous restons sur des débris sans avoir rien encore reconstruit qui vaille ce que nous devons surpasser. Alors, vainqueurs de nos pères et maîtres encore de nos enfans, nous pouvons jeter un regard en arrière, nous calmer, penser, et préparer avec sagesse des travaux nouveaux.


CHAPITRE XVI.


Voyons d’abord comment la société, plaçant quelquefois au rebours les priviléges, dotant l’homme fait pour servir, a amené des résultats contraires aux volontés de la nature. Observons l’homme borné riche : ses petits besoins et ses grands moyens vont lui être une perdition ; d’abord s’éteindront les affections de son cœur : c’est à peine si l’homme supérieur peut les garder devant la vanité ; celui-ci, ébloui de