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livre i, chap. i.

Mais ce qu’il y a de plus urgent, c’est d’occuper la nation. Un but extérieur manque à son activité. Elle ne peut jeûner long-temps de gloire et d’influence. Son appétit de grandeur veut être consulté ; son sublime orgueil réclame satisfaction. Si le refleurissement du sentiment religieux, le développement du commerce et l’extension des institutions départementales sont trois objets qui importent à notre paix intérieure et à notre entière régénération, nous ne pouvons pas entrer immédiatement en possession de ces trois trésors d’un peuple libre ; et en attendant, cherchons une occupation temporaire, éclatante, digne de la France, qui, sans hasarder la paix du monde, fasse une noble diversion aux pensées brûlantes qui sont couvées, durant l’inaction nationale, par les partis politiques[1].

    ait besoin, en ce moment, de droits politiques plus étendus. Bien loin de là, nous pensons que le malaise de notre situation vient précisément de ce que nos mœurs et nos lumières ne sont pas en accord avec les libertés acquises en 1830 ; et tout ce que nous demandons, ce sont des institutions à créer ou à développer, dans le but de former les mœurs publiques et d’accroître les lumières qui rendent un peuple déjà libre, capable et digue de l’être.

  1. Cette question sera reprise et traitée ultérieurement.