Page:Alletz - Génie du XIXe siècle, ou esquisse des progrès de l’esprit humain depuis 1800 jusqu’à nos jours.djvu/21

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consolation : c’est le moment où la foi profite des fureurs qui ne sont plus. L’Europe entière a vu ce pieux sentiment succéder aux passions ardcntes et toutes terrestres qu’avaient allumées les guerres de l’Empire. Mais ce n’est pas assez : les évènements s’enchaînent par des nœuds si étroits et si multipliés, que les grands effets de cette lutte fameuse au regard de la religion, sont encore insensibles. Ce qui peut être assuré sans témérité, c’est que des changements si prodigieux seront forcés de concourir, dans le temps fixé, au but final et divin des sociétés humaines. Le monde n’aura pas été en vain passé au crible par Napoléon ; ce n’est pas en vain que ce marteau qui brisa l’univers aura été brisé à son tour : il faudra bien que Dieu ait sa part ; mais nous ne savons combien d’années seront employées à la lui préparer.

Ce qui est déjà incontestable, c’est qu’en triomphant des autres nations, la France a vaincu beaucoup de préjuges obstinés, de coutumes oppressives, d’idées erronnées, de lois injustes. La guerre, en mêlant les peuples, leur apprend à se connaître, et la civilisation s’ouvre souvent un chemin par la destruction, qui semble l’instrument de la barbarie. Ainsi la terre ravagée par un incendie absorbe dans les cendres