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noblesse, c’est parce que l’aristocratie, qui a établi la constitution, leur en paraît le plus sûr rempart. Elles défendent des prérogatives qui ont de l’utilité dans leur éclat ; on dirait qu’elles s’enorgueillissent de paraître redouter les mêmes dangers que les grandes familles. En ayant quelque chose de commun avec elles, la bourgeoisie croit s’en rapprocher ; mais un jour viendra où, plus fière de sa force que d’une splendeur qui l’éclipse, elle aimera mieux briller et résister seule, que puiser sa sécurité dans ce qui la domine. Déjà le bill de réforme a porté un premier coup au privilége : les mouvements si tumultueux et si menaçants des classes inférieures rendront bientôt l’appui de la bourgeoisie tellement nécessaire à la noblesse, que l’une sera libre de le faire acheter par l’autre.

La puissance et le crédit de l’aristocratie allemande cèdent partout devant les principes mieux appliqués d’égalité civile, et sous les progrès, soit des libertés constitutionnelles, soit de l’émancipation des populations rurales. Dans les pays de l’Allemagne, où existe une tribune législative, les classes moyennes prennent peu à peu l’ascendant que recherche leur ambition, et qui n’échappe pas aux lumières. Partout l’ancienne vassalité disparaît, les droits seigneuriaux sont