Page:Alletz - Génie du XIXe siècle, ou esquisse des progrès de l’esprit humain depuis 1800 jusqu’à nos jours.djvu/37

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vice prêché par l’autorité de l’exemple, à l’aide d’un tissu d’aventures extraordinaires qui fait briller aux yeux de notre imagination un personnage d’autant plus attachant, que nous ne pourrions jamais en rencontrer un pareil dans le monde ; mais espérons que la vérité ne laissera pas cette arme au sophisme sans la lui disputer. Les principes de la morale religieuse, les leçons de la vertu, les maximes du bonheur fondé sur les liens de famille et le respect des lois éternelles pourront être parés aussi des charmes d’une gracieuse invention ; les sciences politiques et sociales n’auront pas même à dédaigner ce moyen de propager des notions utiles à l’ordre commun et au bien-être des individus.

La branche de littérature dans laquelle les progrès ont été le plus sensibles, c’est l’histoire. Les rois et les grands seigneurs avaient autrefois des historiens à leurs gages ; la censure, le patronage, l’esprit de cour, les pensions ne souffraient point que le passé eût une voix sincère. La manière de parler des morts est l’éloge ou le blâme des vivants. La chute des puissances intéressées à ce que l’histoire ne fût que leur apologie a brisé toutes ces entraves. Il n’est plus personne qui ait assez