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1800, l’autre de 1814, la troisième de 1830. On a beaucoup rabaissé la première ; mais une plus sûre et plus utile manière de critiquer les écrivains de l’Empire eût été de les surpasser. Cependant il n’était pas si pauvre ni si méprisable, ce temps où les lois de l’âme humaine étaient expliquées par MM. Royer-Collard et Laromiguière, et celles du monde par Laplace et Cuvier ; ce temps où paraissaient le Génie du christianisme, Corinne et l’Essai sur la législation primitive ; ce temps qui voyait représenter la tragédie d’Agamemnon, l’opéra de la Vestale et la comédie de Médiocre et Rampant ; où la poésie héroïque, lyrique, élégiaque, était cultivée par Lebrun, Marie-Chénier, M. Baour-Lormian et Millevoye, l’histoire par M. de Lacretelle, le roman par Mmes Cottin, de Genlis et de Souza, et où la critique s’élevait sous la plume des Fontanes, des Suard et des Feletz. Doit-on s’étonner que les écrivains de l’Empire aient cherché leurs modèles dans la littérature classique de Louis XIV, eux qui vivaient sous un guerrier qui avait repris le rôle de Louis-le-Grand ?

Durant la période de la Restauration, j’aperçois dans la polémique religieuse M. de Lamennais, qui depuis… mais prenons sa gloire comme une date dans la philosophie, M. Cousin ; dans