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277 Chaque mouvement du navire qui vous porte amène une création : le panorama s’étend, s’allonge, s’exhausse ; le golfe étend ses bras et vous enlace. Vous découvrez la mer, la terre, le ciel, les montagnes, le port et ses vaisseaux, la ville avec ses églises, ses palais et ses remparts, les campagnes et les jardins avec leurs berceaux de vigne et leurs bois d’oliviers.

On vient de quitter la mer solitaire : et c’est ce qui rend plus saisissant l’effet de cette belle demeure d’un peuple autrefois fameux. Ces lieux parlent à vos souvenirs de liberté, de gloire, de puissance et de commerce. Ces habitations qui se disputent la place sur un étroit rocher annoncent la vie et le travail d’une population considérable. En la voyant resserrée dans cet espace aride entre la Méditerranée et les Apennins, on comprend qu’elle ait cherché son existence au dehors, et tenté la fortune dans le commerce (1).

Gênes diffère tellement de tontes les autres villes, qu’on ne peut pas dire qu’on lait vue avant d’y arriver ; et cependant, elle réalise si bien tous vos rêves, qu’au premier coup d’œil elle ne vous semble pas inconnue. Le voyageur qui, avant d’entrer dans une ville,

(1) Idée d’existence.