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sortis de ces écoles, ainsi que 108 aides non consacrés. Le Nouveau Testament, traduit par le Dr Hepburn, fut imprimé en 1879 à la fois en caractères japonais et en caractères latins et accueilli avec enthousiasme dans bien des cercles[1].

Considérons d’un peu près cette période. Plusieurs traits caractéristiques doivent être relevés. Le premier est fourni par l’un des faits qui viennent d’être rappelés. Les Sociétés à l’œuvre avaient compris qu’il leur serait impossible d’évangéliser, à elles seules, tout le pays, qu’elles devaient avant tout former une élite religieuse et trouver dans cette élite les hommes qui se donneraient pour tâche d’accomplir eux-mêmes le travail apostolique. Du premier coup, elles avaient vu que, dans ce pays qui traversait une crise si spéciale, elles ne pouvaient rien sans la collaboration d’« intellectuels » très instruits. C’est là le détail qui donnera désormais au christianisme japonais sa physionomie propre. M. John Mott, dont nous aurons à raconter les voyages au Japon, a constaté que, dans les Églises, la proportion des hommes cultivés était de 3 contre 1. Il faut entendre ici par cultivés des hommes ayant fait au moins des études secondaires.

Le second trait de ce mouvement, c’est la passion d’indépendance qui se manifeste, dès cette époque, dans les Églises japonaises. Elles ne veulent pas être

  1. Courrier missionnaire, t. II, 1902, p. 103 (article de M. Yersin). — Warneck, Abriss einer Geschichte der protestantischen Missionen, 8e éd., 1905, p. 415.