Page:Aloysius Bertrand - Gaspard de la nuit, édition 1920.djvu/163

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— Qui ? le marquis d’Aroca, dont j’ai escamoté la montre à la procession des révérends pères dominicains de Santillane ! dit l’un.

— Le marquis d’Aroca, dont j’ai enfourché la mule à la foire de Salamanque ! dit l’autre.

— Lui-même, répliqua le gitano ; hâtons-nous de gagner le couvent des trappistes pour nous y cacher une neuvaine sous le froc !

— Halte-là ! un moment ! rendez-moi d’abord ma montre et ma mule ! »

C’était le marquis d’Aroca, à la tête de ses six alguazils, lequel écartait d’une main le feuillage blanc des noisetiers, et de l’autre signait au front les brigands de la pointe de son épée.