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ANTHOLOGIE FÉMININE

De ses traits foudroyants a frappé le guerrier :
Atteint d’un coup mortel, sur l’arène sanglante
Il tombe, tout son camp jette un cri d’épouvante ;
Mais lui, dans la mort même incapable d’effroi,
Nomme en tombant son Dieu, sa patrie et son roi !
« Je suis mort, cria-t-il, mais gardez votre place,
L’ennemi jusqu’au bout ne me verra qu’en face. »
Il dit ; et le héros respirant à moitié,
Sous un arbre voisin avec peine appuyé.
De sa mourante main ressaisissant son glaive.
Après un long effort quelque temps se relève,
Du geste et du regard excite nos soldats ;
Et déchiré, couvert des ombres du trépas,
Son front, que par degré la douleur décolore.
Tourné vers l’ennemi l’épouvantait encore !

Sa vieillesse eût pu être calme, si elle n’eût été attaquée par les plus odieuses calomnies. On la discuta comme auteur de ses poésies, que l’on attribuait à M. de Fontanes ; puis on la mit au nombre de prétendus agents politiques. Ce dernier coup causa sa mort. MM. de Ségur, de Pongerville et Tissot, protestèrent solennellement en sa faveur devant sa tombe.