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ANTHOLOGIE FÉMININE

D’abord, les Verselets à mon premier-né[1] mis en musique et tant chantés vers 1805 :

Ô cher enfantelet, vrai pourtraict de ton pere,
 Dors sur le seyn que ta bousche a pressé !
Dors, petiot, cloz, amy, sur le seyn de ta mere,
 Tien doulx œillet par le somme oppressé.

Bel amy, cher petiot, que ta pupille tendre
 Gouste ung sommeil qui plus n’est fait pour moy !
Je veille pour te veoir, te nourrir, te défendre ;
 Ainz qu’il m’est doulx ne veiller que pour toi…

Et un triolet extrait de la pastorale héroïque de Rosalyre :

Tant au loing du roy de mon cœur
C’est trop, hélaz ! languir seulette !
N’ay plus ny parler, ny couleur,
Tant au loing du roy de mon cœur !
N’a donc pitié de ma langueur,
Lui qui n’oyoit que sa poulette ?
Tant au loing du roy de mon cœur
C’est trop, hélaz ! languir seulette !

  1. Les Poésies de Clotilde de Surville ont été publiées par M. Ch. de Vanderbourg, membre de l’Académie française, en 1803. Un des motifs faisant croire à une supercherie littéraire, c’est qu’il est parlé dans ces poésies des satellites de Saturne, dont le premier ne fut découvert par Huygens qu’en 1655. Ensuite, on n’alternait pas encore à cette époque les rimes masculines et féminines, quoique M. de Vanderbourg en donne des exemples dans des prédécesseurs de Clotilde, mais que les bibliographes récusent également.