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TROISIÈME PÉRIODE

mais tout se passait en famille à la Tour-d’Auvergne. N’avait-on pas invité la critique à l’ouverture, trois semaines plus tôt ? Cela devait suffire pour toute l’année.

Cependant, nous allâmes au théâtre vers huit heures et demie, pensant arriver à la fin du lever du rideau des jours précédents. Nous nous asseyons dans notre loge : on jouait une pièce. Ce n’était pas le décor du lever de rideau que je connaissais.

« Mais, me dit M. Durand-Gréville, en tournant vers moi son visage consterné, c’est À la campagne qu’on joue.

Pas possible ! » répondis-je.

Je n’avais pas achevé cette courte phrase que le rideau tombait sur mon dénouement, au milieu des applaudissements. Ma pièce toute neuve avait été donnée en lever de rideau, et le lever de rideau de la veille devenait pièce de résistance.

Je n’ai jamais voulu revoir À la campagne ; mais ce malheureux acte a dû avoir beaucoup de succès, car il m’a rapporté soixante-neuf francs et des centimes : cela signifie, à la Tour-d’Auvergne, un nombre incalculable de représentations, peut-être cinquante ou soixante… Cela ne m’a pas consolé.

Henry Gréville n’a pas moins de cinquante volumes aujourd’hui édités chez Pion, la plupart à de nombreuses éditions. Ce sont surtout ses romans russes qui ont contribué le plus à son succès. Elle tient la corde des femmes romancières