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TROISIÈME PÉRIODE

encore le moyen d’être un sculpteur de talent et un écrivain observateur dans ses heures de délassement, venant confirmer que la femme la plus haut placée ne dédaigna jamais la plume plus que les beaux-arts.

Manuela, dont les mains fines et nerveuses conduisent à quatre chevaux avec le chic le plus moderne, a sculpté de ces mêmes blanches mains aristocratiques un groupe qui orne l’autel de la chapelle de saint Hubert, dans l’église du Sacré-Cœur à Montmartre, une magnifique statue pour le département de l’Aveyron, une statue pour Poissy, une statue pour le Canada, une Jeanne d’Arc de grand modèle, une Diane couchée en marbre (appartenant au comte Werlé), etc.

Fatiguée de l’ébauchoir, elle se repose en prenant la plume et écrit de ravissantes pièces de théâtre : Le Cœur et le Sang (drame), la Sourde (opérette), Un Cas, que Mlle Reichemberg a joué partout, etc. ; Julien Masly, un roman de plus longue haleine ; une Chronique historique sur Rambouillet, qui lui est demandée par un éditeur, comme à une simple femme de lettres, pour un grand ouvrage en cours de publication.

Au moment où nous écrivons, « Manuela » est loin d’avoir donné son dernier essor comme artiste et comme écrivain. Nul ne peut dire jusqu’où elle ira dans l’avenir. Elle est certainement une des plus importantes personnalités féminines de