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ANTHOLOGIE FÉMININE

Mlle DE MONTPENSIER
(Jeanne-Marie-Louise d’Orléans)

(1627-1693)


La personnalité historique de la Grande Mademoiselle est trop connue pour qu’il soit besoin d’esquisser ici sa biographie. Destinée d’abord à épouser son cousin, Louis XIV, quoiqu’elle eût onze ans de plus que lui, elle se maria, malgré les entraves à surmonter, avec le vicomte de Lauzun. On se figure difficilement l’illustre frondeuse la plume à la main pour écrire. C’est pendant son exil à Saint-Fargeau, de 1652 à 1657, qu’elle eut le temps de nous donner, outre ses Mémoires, un opuscule, la Relation de l’Ile invisible, la Princesse de Paphagonie, un roman et Divers Portraits. Néanmoins, elle n’est pas à ranger dans la catégorie des femmes de lettres proprement dites ; on lui reproche des négligences de style.

Le portrait qu’elle a écrit de Christine, reine de Suède, est cependant bien amusant, et nous pensons que c’est un des plus intéressants extraits à donner de ses écrits :

. . . . . . . . . . . . . . . .

J’avais tant ouï parler de la manière bizarre de son habillement que je mourais de peur de rire en la voyant… Elle avait une jupe d’étoffe de soie grise avec de la dentelle d’or et d’argent, un justaucorps de camelot couleur