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Page:Améro - Le Tour de France d’un petit Parisien.djvu/162

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LE TOUR DE FRANCE D’UN PETIT PARISIEN

plus beau cours d’eau de la France coule largement, clair, sans replis, trois fois grand comme la Seine l’est à Paris. Quelques barques, aux voiles très amples, viennent l’égayer. Les horizons sont très beaux de tous les côtés.

La ville, ceinte de gracieux coteaux, est bâtie sur une pente assez prononcée pour que, vue de face, on en découvre toutes les parties. Le Mail et les autres arbres qu’on a plantés sur l’emplacement des anciens remparts lui font une ceinture de feuillage. Un très beau pont de neuf arches la relie, au sud, au faubourg Saint-Marceau et au village d’Olivet.

Du côté de la ville s’alignent des quais réguliers auxquels aboutissent des avenues, promenades bien plantées. Les rues modernes sont larges, mais elles manquent d’animation, bien que la population s’élève à 50, 000 habitants. Dans certaines parties de la vieille ville se déroulent des ruelles sombres et tortueuses. Dans la rue des Africains, la tour Blanche offre un vestige intéressant des fortifications qui arrêtèrent les Anglais en 1429 et permirent à Jeanne Darc d’arriver au secours de la ville assiégée.

Orléans est une cité calme, heureuse, plus commerçante qu’industrielle, toute pleine de souvenirs. Elle renferme plusieurs monuments : l’ancien hôtel de ville, dont la façade offre un remarquable spécimen du style de la Renaissance ; on y a établi le Musée ; l’hôtel de ville actuel, bâti en 1530, souvent remanié depuis, l’évêché, la cathédrale ou Sainte-Croix, maintes fois détruite, et dont la dernière reconstruction présente des combinaisons de style médiocrement heureuses : ainsi ses deux tours, carrées comme celles de Notre-Dame de Paris, édifiées dans le style ogival, se terminent bizarrement par des tiares de colonnes grecques.

Parmi les autres églises du moyen âge l’église Saint-Aignan est rangée au nombre des monuments historiques, mais non pour sa façade : elle n’en a pas. Saint-Pierre-le-Puellier est la plus ancienne de ces églises.

Quelques curieuses maisons sont visitées avec intérêt : la maison de Diane de Poitiers, récemment restaurée et où l’on a ouvert un musée historique et départemental ; sa façade est percée de fenêtres très ornées et ses deux portes sont sculptées en bas-relief ; le pavé de la cour est une mosaïque de pierres blanches et noires ; au fond de cette cour se trouve un puits garni de son ancienne ferrure ; une galerie soutenue par trois arcades y sert de péristyle à un magnifique escalier de pierre en spirale, régnant jusqu’au haut de la maison. Cette maison est classée parmi les monuments historiques.

Dans la rue de Recouvrance se voit la maison dite de François ier, qui est