Page:Amable Floquet - Anecdotes normandes, deuxieme edition, Cagniard, 1883.djvu/234

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elle, à l’avenir, comme autrefois, une hiérarchie avouée, des supérieurs et des inférieurs, des dignitaires et du peuple, des justiciables et des juges ; les perturbateurs seront morigénés par leurs pairs, qui, parbleu ! ne leur feront pas de grâce. Les instituer, en titre d’office, répresseurs des désordres, c’est les empêcher d’en commettre désormais. Avez-vous dans votre logis un commensal suspect et que vous ne puissiez chasser ? donnez-lui votre bourse à garder ; ce sera, croyez-moi, le mettre bien en peine. La Basoche rétablie, voyez-vous, c’est la division chez l’ennemi, c’est l’ordre dans le palais. Qu’en pensez-vous ? ce Machiavel avait du bon. » L’expédient avait souri au plus grand nombre, et, malgré quelques opposants, un arrêt intervint qui rétablissait la Basoche.

Voilà, donc, ce grave et prudent sénat en exercice ; un président, douze conseillers, un procureur-général, deux huissiers, un contrôleur, un trésorier, et jusqu’à des avocats, pris, tous, parmi les premiers clercs ; rien n’y manquait plus, et il les faisait beau voir regardant de haut tout ce menu peuple de clercs qui les avait élus ; tenant, sur toutes choses, à honnête distance, les clercs d’huissiers, qui avaient voulu se faire admettre dans le corps de la Basoche ; mais il y avait eu grand procès à ce sujet : la cause, vivement plaidée à