Page:Amable Floquet - Anecdotes normandes, deuxieme edition, Cagniard, 1883.djvu/245

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juridictions pouvaient en connaître : la Basoche d’abord, dont pas un membre ne se trouvait là, pour l’instant ; puis la chambre des requêtes, qui n’avait jamais renoncé à punir les délits commis dans l’enclos du Palais ; or, par fortune, elle se trouvait être en séance ce jour-là, et au premier saisi devait demeurer l’affaire. Voilà Chouquet bien affairé dans le Palais, montant, descendant les escaliers, faisant le bon valet, et enfin contant le cas à messieurs des requêtes, qui envoient aussitôt un des leurs à la Conciergerie pour verbaliser vite et assurer leur compétence. Mais, ô coup de foudre pour Chouquet, qui l’avait suivi, voulant être de la fête ! comme ils entraient dans la prison, un clerc malencontreux, conseiller de la Basoche, en sortait, quittant le prisonnier qu’il venait d’interroger en bonne forme ; bref, la Basoche était saisie, et il n’y avait plus de remède ; car la chambre des requêtes voulut bien d’abord incidenter ; mais que faire contre un procès-verbal et un interrogatoire irréprochables de tout point ? Ce fut à Chouquet à se mordre les doigts et à battre sa coulpe ; car, tout en courant, à perdre haleine, avertir messieurs des requêtes, le bavard, rencontrant quelqu’un des siens dans les corridors, s’était vanté du bon tour qu’il allait jouer, disait-il, à la Basoche. Or, ayant l’oreille dure au possible, il avait, en bon chrétien,