Page:Amable Floquet - Anecdotes normandes, deuxieme edition, Cagniard, 1883.djvu/62

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comme on célébrait la messe dans le chœur de la Cathédrale de Rouen, Zanon de Castiglione, revêtu des insignes de l’épiscopat, s’avança vers le maître-autel, assisté de plusieurs chanoines et prêtres de Rouen. Là, étendant la main sur l’évangile, il dit : « Moi, Zanon, évêque de Lisieux, je promets à toujours, à l’église métropolitaine de Rouen, à révérend père monseigneur Jean, archevêque de Rouen, ainsi qu’aux archevêques qui lui succéderont régulièrement, le respect et l’obéissance canoniques. Ainsi Dieu me soit en aide et ce saint Évangile. » Pendant qu’il parlait, son serment était inscrit au livre d’ivoire placé sur l’autel ; le prélat le souscrivit de son seing, précédé de la croix révérée qui annonce toujours la signature des évêques.

Mais ce serment n’était pas la seule obligation qu’eussent à remplir les évêques suffragants de Normandie. Après que Zanon de Castiglione eut apposé son seing au livre d’ivoire, les chanoines le prirent à part et lui firent connaître un usage auquel il devait se conformer. Il fallait qu’avant de prendre possession de son siège, il donnât, à l’archevêque de Rouen, son métropolitain, au chapitre, au clergé de la Cathédrale, et à tous les officiers de l’église et des chanoines, un festin solennel ; à moins, cependant, qu’il n’aimât mieux offrir, en argent, l’équivalent de ce qu’aurait