Page:Amiel - Charles le Téméraire, 1876.djvu/58

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Et par delà Morat, s’ouvre un amphithéâtre
De croupes, de vallons, de faîtes arrondis,
Conduisant aux sommets hautains, aux pics hardis
Que hante le chasseur et visite le pâtre,
Pour expirer enfin aux Alpes, grandes sœurs
Dont les éternelles blancheurs
Apparaissent, nageant dans un lointain bleuâtre.
Le Gibloux, le Gurten se montrent, encadrant
Le Moléson altier, le Stockhorn à son rang,
Qui gardent à leur tcur de plus hauts dignitaires,
Les Diablerets, l’Altels, le Mœnch, le Wildstrubel,
Dont on voit monter vers le ciel
Comme des fronts voilés, les dômes solitaires.

Plus voisins du Vully, deux cours d’eau sinueux.
L’un doux et l’autre impétueux,
L’un baignant des rochers, l’autre des pâturages,
La Broyé et la Sarine aux différents rivages,
Creusent de leurs sillons le pays montueux
Où deux peuples divers se rejoignent, contrée
Autrefois Allémane et Burgonde, attirée