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Les Agapes de Berne.


Aussi loin qu’on peut voir, mains jointes, prosternés,
Se détachent de l’ombre à la lueur des cierges ;
Et dans le chœur, au fond, balançant l’encensoir,
Tous revêtus, ainsi qu’aux jours de pénitence,
De chapes où l’argent brode le velours noir,
Les prêtres sont debout. Comme un gage d’espoir,
Leur doyen vénérable, aux yeux de l’assistance,
De ses tremblantes mains élève l’ostensoir.


*

LES ENFANTS.


Nos pères sont partis, mais c’est pour nous défendre.
Le Bourguignon venait nous prendre ;
Son lion che nous est entré.
Nous sommes trop petits pour protéger nos mères.
Mais le bon Dieu veille, et nos pères,
Eux, jamais n’ont désespéré.
Prie, Anges du ciel, Bienheureuse Marie,
Pour eux, pour nous, pour la patrie !
Miserere ! miserere !