Page:Amiel - Grains de mil, 1854.djvu/205

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cience, de la pensée, de l’individu, de la commune, etc., c’est-à-dire pour la liberté ; de là, peu de sérieux, incapacité de vivre en république, aversion pour l’Angleterre, effroi de la religion réformée, etc., et comme l’amour de la liberté survit même à son suicide, de là passion du changement lequel ressemble un peu à la liberté, et idolâtrie de toute révolution laquelle ressemble tant au progrès. Mais en somme, toujours l’apparence pour la réalité, le mot pour la chose et l’ombre pour la proie. — Tout ceci ne s’enchaîne-t-il pas ? et ne correspond-il pas à l’ensemble des faits ? Plût au ciel !


CLXII. — MAXIME.


Il ne faut blesser que ce qu’on peut tuer.


CLXIII. — LES OUTRES D’ÉOLE.


Les âmes tranquilles sont comme le vaisseau d’Ulysse : à fond de cale, elles renferment des outres pleines de tous les autans furieux ; qu’un accident en crève une, et le vaisseau tournoie et des abîmes s’entr’ouvrent.


CLXIV. — L’ODYSSÉE DIVINE.


Chaque sphère de l’être tend à une sphère plus élevée et en a déjà des révélations et des pressentiments. L’idéal, sous toutes ses formes, est l’anticipation, la vision prophétique de cette existence