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senter ce qu’étaient ces lieux où tant d’hommes devaient se presser, se succéder tant de générations, alors qu’ils n’avaient pas d’habitants ; ce qu’étaient ces lieux destinés à tant de gloire, alors qu’ils n’avaient pas de nom.


Hæc tum nomina erunt, nunc sunt sine nomine terræ.

Æn., vi 477.

« Ce seront un jour des noms ; aujourd’hui ce sont des terres innommées. »

Je remonterai encore plus haut, quand on devrait m’accuser de ne pas m’arrêter au déluge ; il plaît à mon imagination, qui s’appuie sur les résultats de la science, d’apercevoir, à travers la distance des âges, la formation du sol célèbre dont je veux tracer l’histoire, avant que les Romains aient apparu sur ce sol et l’homme sur la terre.

Ce qu’on voit d’abord dans ce lointain des temps, c’est la mer ; la mer au sein de laquelle les siècles déposent lentement et, couche par couche, des dépôts calcaires, qui, en s’accumulant, formeront les masses destinées à composer l’admirable horizon romain. La main de Dieu prépare sous les eaux cette décoration magnifique au jour marqué, il la dresse, et par une suite de soulèvements l’élevé au-dessus des flots.

Les flots que la campagne romaine sépare aujourd’hui de l’Apennin en venaient battre le pied. Ce demi--