Page:Ampère - L’histoire romaine à Rome, tome 2.djvu/11

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J’indique toujours avec soin l’emplacement traditionnel de la demeure des différents rois de Rome, car pour aucun d’eux la tradition n’est muette sur ce point. J’ai peine à croire que ces indications ne reposent sur rien. Quel motif pouvait-on avoir d’inventer dans ce cas-là ? Il est à remarquer que ces indications ont toujours une sorte de vraisemblance et s’accordent quelquefois avec l’histoire de Rome telle que j’ai essayé de la retrouver, mieux qu’avec l’histoire telle que la racontent les écrivains du siècle d’Auguste. S’ils plaçaient la Rome de Romulus sur le Palatin où la tradition avait placé sa cabane, que l’on croyait avoir conservée ; la demeure de Numa sur le Quirinal et dans le forum, qu’on reconnaissait avoir appartenu aux Sabins ; ils mettent l’une des deux habitations de Tullus Hostilius qu’ils ne disent point avoir été sabin, sur la Velia. Or c’est sur la Velia, séjour de la famille sabine des Valérii, qu’on supposait avoir aussi existé la demeure du roi sabin Ancus.

Le lieu de sa résidence est désigné avec une précision surprenante : près de la porte Mugonia sur la voie Sacrée à gauche. C’est ainsi que de nos jours on donnerait une adresse[1].

Les demeures de Numa, celle de Tullus Hostilius, celle d’Ancus, tous trois Sabins, étaient voisines et allaient de règne en règne toujours se rapprochant de la

  1. Varr., ap. Non. Marcell., p. 531. Solin, I, 23.