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sabellique ; on ne peut en rendre compte que par l’ombrien.

Quelques-uns ont une physionomie grecque[1] qui trahit leur provenance pélasgique ; mais un assez grand nombre est sabellique, par conséquent ombrien[2].

Les noms de lieux sont tenaces ; ils résistent à la conquête d’une race, à l’envahissement d’une langue. En France, beaucoup sont encore gaulois. L’idiome celtique, qui a laissé peu de traces dans notre vocabulaire, s’est cantonné là.

Ce mélange de deux races[3] se manifeste dans la religion comme dans la langue. On trouve en Étrurie des dieux pélasges avec des noms étrusques[4], et des dieux sabelliques[5] qui n’ont pu y être introduits que par les Ombriens.

  1. Pise, Pyrgoi, Alsium.
  2. Parmi les villes, l’ancien nom de Clusium Camars est le même que celui de Cameria, ville sabine ; Artena en Étrurie et chez les Volsques. Comparez Fregellæ et Fregellæ, Sutrium et Satricum. Ferentinum et Ferentina viennent de Feronia, divinité sabellique. Parmi les fleuves, l’Umbro a certes un nom ombrien.
  3. Junctosque a sanguine avorum
    Mæonios Italis permixtâ stirpe colonos.
             (Sil. It., Punic., IV, 722-3.)

  4. Hephaistos (Vulcain) s’appelle Sethlans. Dionysos (Bacchus) s’appelle Phuphluns.
  5. Vertumne (de vertere), Vertumnus ou Vortumnus, Voltumna, la déesse à laquelle était consacré le temple auprès duquel s’assemblaient les représentants des douze villes étrusques. Plusieurs divinités de l’Étrurie avaient des dénominations ombriennes : Junon était