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çait des captifs à s’entrégorger en leur honneur.

Une coutume mexicaine singulièrement semblable permettait aussi à un homme condamné a mort de périr en combattant tous ceux qui se présentaient.

Un usage semblable dans l’Étrurie[1], où celui qui présidait à ces exécutions s’appelait le bourreau, fait voir combien le peuple qui l’habita aimait la guerre et le sang, deux choses qu’après lui aima toujours le peuple romain.

Dans la molle Campanie, la mollesse se mêlait à la férocité. Ce n’était plus une religion terrible des morts qui exigeait des luttes homicides, c’était la volupté blasée et un sanguinaire épicurèisme.

Les combats de gladiateurs amusaient la fin des repas ; comme dit Silius Italicus[2], le meurtre égayait le festin.

Rome, en les adoptant, leur rendit d’abord leur caractère de sacrifice funéraire[3] ; mais avec le temps, elle aussi en fit un atroce amusement[4]. Elle y ajouta un raffinement nouveau l’homme livré aux bêtes fé-

  1. C’était le sens de Lanio, scmhlable à Lanista, mot étrusque. (Isid. Or X, 247, éd. de Basles, 1577.)
  2. Sil. It., Punic., XI, 51.
  3. Les premiers combats furent célébrés par deux frères du nom de Brutus pour honorer la mémoire de leur père. (Val. Max., II, 4, 7.)
  4. Une trace de l’origine étrusque de ces combats s’y conserva toujours. Un personnage qui représentait le dieu infernal assommait avec un marteau les gladiateurs mourants. Le Charon étrusque, en cela différent du Charon grec, est armé d’un marteau.