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tresses de Dodone consultaient le vol des colombes ; à Rome, on observait le cri des corneilles consacrées à Junon[1], pour en tirer la connaissance de l’avenir.

Ce vieux préjugé subsistait encore au temps de Virgile[2].

Les Étrusques en firent une science compliquée. Les Romains attachèrent une importance particulière à ce que ce genre d’observation avait de plus puéril, le bon appétit et le piétinement des poulets sacrés. Ce peuple fort, mais prosaïque, a toujours eu du goût pour les superstitions mesquines.

Les signes tirés de l’inspection des entrailles furent dans le monde l’objet d’une croyance plus générale. Bien qu’elle ait existé en Grèce[3] comme en Italie, on ne peut rapporter avec quelque certitude son origine aux Pélasges, car elle a existé chez beaucoup d’autres peuples[4].

Mais ce qu’on ne trouve à peu près nulle part ailleurs que chez les Étrusques et à Rome, c’est la con-

  1. On a trouvé un autel consacré aux corneilles de Junon au delà du Tibre, là où Festus (P. Diac., p. 64) nous apprend qu’on leur rendait un culte.
  2. Virg., Ecl., I, 18.
  3. O. Müller. Etr., II, p. 186 et suiv. Comparez ce que dit Pausanias (VI, 2, 2), d’une statue auprès de laquelle étaient représentées les entrailles d’un chien qui avait le ventre ouvert, avec une représentation du même genre qu’on peut voir dans la salle des animaux, au Vatican.
  4. En Asie Mineure, chez les Juifs, a Carthage (Pauly, Encycl., II, p. 1138) ; elle existait aussi chez les peuples ligures.