Page:Ampère - L’histoire romaine à Rome, tome 2.djvu/195

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Je me hâte de le nier, et c’est une des raisons qui m’empêchent de croire que Rome ait été primitivement une colonie étrusque, comme le voulait d’abord Niebuhr, ou ait, sous les Tarquins, fait partie de l’Étrurie, comme le pensait Ottfrid Müller. Rome a été dominée par trois rois étrusques ; elle a, par cette raison, sur plus d’un point, subi l’influence de l’Étrurie, mais elle n’a pas été incorporée à un royaume étrusque, elle n’a jamais été foncièrement étrusque. Est-ce à dire que trois rois de cette nation aient gouverné Rome sans laisser de trace de leur gouvernement ? Non, sans doute. Mais ces traces furent peu profondes. Les bases de l’organisation politique des Romains avaient été posées auparavant par les rois sabins, et la forme nouvelle que lui donna Mastarna n’était pas étrusque, mais grecque. Cependant l’organisation politique de Rome se ressentit de son contact avec l’Étrurie, mais seulement dans une certaine mesure qu’il faut déterminer.

D’abord on doit écarter ce qui, étant commun aux nations italiotes et aux Grecs, semble appartenir aux Pélasges, et que les Tyrrhéniens, qui étaient Pélasges, ont pu apporter en Étrurie, comme d’autres Pélasges ont pu le communiquer aux Sabins et par eux aux Romains.

Telle est la division en tribus[1], en fratries ou cu-

  1. La forme des noms de ces trois tribus, Titiès, Rhamnès, Lu-