Page:Ampère - L’histoire romaine à Rome, tome 2.djvu/197

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

grandes familles, transportées de leur pays natal sur le Cællus et sur l’Aventin.

La distance qui séparait l’aristocratie de la plebs romaine, la dureté superbe de la première, ce qu’elle eut d’abord d’exclusif, le caractère sacerdotal qu’elle devait à la possession des aruspices, tout cela peut être né ou au moins s’être développé beaucoup par l’action de l’aristocratie étrusque, que tous les témoignages s’accordent à montrer comme à la fois féodale et sacerdotale, séparée très-fortement du reste de la nation, lequel était dans une condition d’infériorité complète et de vasselage, si j’ose ainsi parler.

Mais ce fut la grande supériorité de Rome que l’ordre plébéien y compta toujours davantage, et qu’il fallut toujours compter avec lui.

On ne voit chez les Étrusques d’autres dieux que les conseillers de Jupiter. C’est un sénat divin. À Rome, il y a une foule de petits dieux populaires : plebs numinum, dit Arnobe, la plèbe des dieux. L’Olympe est toujours un reflet de la terre. Partout, si vous voulez comprendre l’homme, regardez les dieux qu’il s’est fait.

Niebuhr et O. Müller[1] cherchent chez les Étrusques l’origine des clients ; mais, selon moi, l’existence des grands clans sabins suffit à l’expliquer. Il en est de

  1. O. Müll., Etr., I, p. 377.