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pulture d’une famille qui paraît être celle des Tarquins a été retrouvée[1].

Les Romains, comme les Anglais, aimaient à conserver les dénominations antiques, même quand elles ne représentaient plus rien. Ce nom de roi, ce nom détesté et à jamais proscrit, fut laissé à un personnage sacerdotal qu’on appela le roi des sacrifices, le roi sacrificateur[2].

Mais on eut soin de le soumettre au grand pontife, de peur que son titre ne conservât trop d’importance. Sa demeure était sur la Velia, là où avaient habité les deux derniers rois sabins et les deux premiers rois étrusques[3], comme si on eût voulu perpétuer le souvenir de l’humiliation de la royauté en abandonnant sa demeure à un fonctionnaire religieux du second ordre qu’on appelait, non sans une certaine intention dérisoire, le roi.

Le 24 février, anniversaire du jour où la révolution s’était accomplie, on célébrait une fête appelée la Fuite du roi. Ce jour-là, le roi des sacrifices venait

  1. Ce nom, écrit Tarchnas, y est répété une trentaine de fois. (Denn., Sep. of Etr., II, p. 44.)
  2. Rex sacrificiorum (Tit. Liv., IX, 34, 12) ; Rex sacrificus (Id, XL, 42, 8) ; ou Rex sacrificulus. (Id., II, 2.)
  3. Il ne faut pas confondre l’habitation du roi des sacrifices sur la Velia, où est l’arc de Titus, et la Regia, demeure du grand pontife, plus loin, sur la voie Sacrée, près du temple de Vesta, un peu avant d’arriver au cloître de Vesta, qu’a remplacé l’église de Sainte-Marie-Libératrice.