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aruspices pour faire l’expiation. Les devins étrusques étaient volontiers soupçonnés de mauvais vouloir à l’endroit du peuple romain, témoin la ruse attribuée à l’un d’eux qui avait voulu escamoter au profit de son pays la destinée du Capitole dont il traça la figure avec son bâton sur le sol étrusque en disant :

« En ce lieu sera le siège de l’empire du monde. »

Les aruspices, consultés à l’occasion de la foudre qui avait frappé la statue d’Horatius Coclès, s’avisèrent d’une supercherie de même sorte pour enlever aux Romains la protection de la statue du héros. Ils déclarèrent que, du Vulcanal, lieu élevé au-dessus du Comitium et du Forum, elle devait être transportée plus bas, dans un endroit entouré d’édifices qui empêchaient le soleil de l’éclairer. Leur fraude fut reconnue et punie de mort.

L’image du guerrier sauveur demeura sur le Vulcanal, d’où elle continua à protéger les comices de l’aristocratie, et les enfants chantèrent dans toute la ville un vers, traduit d’Hésiode, dont le sens était :

« Un mauvais conseil est très-mauvais pour le conseiller. ».

Comme Porsena était toujours campé sur le Janicule, il se passa dans sa tente un événement mémorable. Un très-jeune patricien[1], appartenant à une famille sabine, nommé Mutius[2], résolut de pénétrer

  1. Adolescens nobilis. (Tit. Liv., II, 12.)
  2. Mutius est un nom sabin ; le collis Mutialis était sur le Quirinal.