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au roi étrusque, avait renvoyé Clélie à Porsena. Celui-ci, se piquant de générosité, l’avait renvoyée à son tour avec des présents magnifiques.

Je doute beaucoup de cette réciprocité de procédés chevaleresques. Je veux bien que Clélie se soit hardiment échappée du camp de Porsena pour rejoindre les siens ; car une statue équestre la représentait sur le cheval qui l’avait rapportée.

Cette statue se voyait encore sous l’Empire au sommet de la voie Sacrée, près du temple de Jupiter Stator et de la porte du Palatin[1].

J’admettrai, si l’on veut, que les Romains aient renvoyée Clélie à Porsena ; mais je croirai difficilement que celui-ci l’ait renvoyée avec des présents aux Romains.

L’existence même d’une statue de Clélie est douteuse ; car, selon d’autres, cette statue était celle de Valeria, cette fille de V. Publicola qui, quelques années plus tard, devait conseiller à la mère et à la femme de Coriolan de se mettre à la tête des matrones et d’aller à sa rencontre pour l’attendrir.

On racontait que Valeria faisait aussi partie des otages donnés par son père, et que, tombée avec leur escorte dans une embûche de Tarquin, elle s’était fait jour à travers les combattants.

La gens Clælia était venue d’Albe à Rome[2], et, quoi-

  1. Plut., Publ., 19.
  2. Tit. Liv., I, 30.