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taient dans le champ de Mars pour les donner aux légions qui allaient combattre[1].

Celui des questeurs auquel le sort avait assigné pour province la ville de Rome avait particulièrement soin du trésor. Comme les censeurs, il affermait les travaux publics, dont l’adjudication avait lieu dans le Forum.

Il faisait élever, par ordre des consuls, des statues aux citoyens qui avaient mérité cet honneur[2].

Enfin les serviteurs publics attachés aux questeurs devaient se présenter devant le temple de Saturne le jour où ces magistrats entraient en charge, et qui n’était pas le même pour eux et les consuls.

L’importance de ce temple, par rapport à la législation romaine, était grande ; car un sénatus-consulte n’avait force de loi que lorsqu’il y avait été régulièrement déposé[3]. Cette formalité essentielle était pour les Romains ce qu’est pour nous l’insertion au Bulletin des lois[4].

  1. Tit. Liv., III, 69. Dans un autre endroit, Tite Live (VII, 23) dit que les enseignes furent portées au temple de Mars, près de la porte Capène, où l’armée était rassemblée. Ici l’opposition du temple de Mars au temple de Saturne marque encore mieux le caractère pacifique de ce dernier.
  2. Cic., Phil., IX, 7.
  3. Tit. Liv., XXXIX, 4.
  4. Même après l’érection du Tabularium (archives), on voit (Suet., Aug., 94) les sénatus-consultes portés à l’Ærarium. Peut-être considérait-on le premier comme une dépendance du second, ce que leur proximité peut expliquer.