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invoque Romulus qui autrefois avait repris cette citadelle sur les Sabins. Herdonius eût pu avec plus de raison invoquer le souvenir de Tatius, qui était resté en possession du Capitole et avait fait sa demeure de la citadelle qu’un autre Sabin venait de reprendre.

Les patriciens descendent dans le Forum et supplient les plébéiens d’écouter Valerius. Tout à coup on voit un corps d’armée qui vient du côté des montagnes. Ce sont les Æques, ce sont les Volsques. Alors les plébéiens consentent à attaquer l’ennemi intérieur. Valerius promet qu’après la victoire, si les citoyens ne sont pas éclairés sur la perfidie des tribuns, les patriciens ne gêneront point les plébéiens dans leurs comices.

Les plébéiens suivent Valerius, qui les range en bataille sur la pente du Capitole, dont il est obligé de faire le siège. Ceux qu’on avait pris pour des ennemis étaient des auxiliaires envoyés de Tusculum par Mamilius, fils ou petit-fils du gendre de Tarquin, qui, sous le titre, usité dans les villes latines, de dictateur, y exerçait le pouvoir souverain dont les Tarquins avaient été dépouillés à Rome. Tandis que les tribuns protestaient dans le Forum, les Romains et leurs alliés gravissaient le Clivus Capitolinus, la montée triomphale que l’œil suit encore aujourd’hui. Il paraît que les envahisseurs s’étaient retranchés dans le temple de Jupiter ; car c’est en se précipitant dans son vestibule[1]

  1. Jam in vestibulum perruperant templi. (Tit. Liv., III,18. Ceci est