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Pendant ce temps les Sabins fondirent sur Rome d’un autre côté, en ravageant la campagne romaine. L’un des deux consuls les repoussa et ravagea leurs terres à son tour ; car à cette époque la guerre entre les Romains et leurs voisins était une alternative de dépopulations. L’autre consul fut moins heureux contre les Æques. Ces sauvages habitants de la région montagneuse qui s’étend derrière Tivoli jusqu’aux âpres sommets au pied desquels est Subiaco, vivaient cantonnés dans des repaires qui n’avaient pas encore de murailles au temps d’Auguste[1].

Le consul Minucius fut assiégé dans son camp par les montagnards qu’il allait combattre. Dans cette extrémité on songea nommer un dictateur, cette ressource des grands périls ; ce dictateur fut Cincinnatus.

Ici je laisse parler Tite Live, dont le récit naïf et détaillé semble emprunté aux Mémoires de la famille Quinctia.

« L. Quinctius Cincinnatus, à cette heure l’espoir du peuple Romain, vivait au-delà du Tibre, à l’opposite du lieu où sont maintenant les Navalia[2], cultivant quatre arpents de terre qu’on appelle encore aujourd’hui les prés de Quinctius. Là, les envoyés du sénat le trouvèrent soit creusant un fossé et appuyé sur sa bêche,

  1. Mommsen (R. Gesch.), cité par Schwegler (II, p. 698).
  2. Tit. Liv., III, 26. Navalia, lieu où l’on garde les vaisseaux à sec, où on les construit. (Serv. Æn., XI, 326.)