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que par la honte, ajoutant qu’il ne lui aurait pas survécu s’il n’avait espéré la venger ; que du reste ils avaient aussi des enfants, et que c’était à eux d’y songer.

Un cri bien unanime lui répond de ceux qui sont présents ; nul ne fera défaut à sa douleur et à la liberté de tous. Aussitôt on lève le camp et l’on marche sur Rome en bon ordre.

Cette troupe armée va s’établir sur l’Aventin, où les plébéiens de ce nouveau quartier, œuvre d’un tribun, œuvre d’icilius, durent la recevoir avec transport. Elle établit son camp près du temple de Diane[1], la déesse libératrice, à l’angle nord-ouest de la colline, et réclame le rétablissement du tribunat.

Le sénat envoie gourmander les soldats qui ont quitté leur poste et occupé indûment l’Aventin ; il leur fait demander ce qu’ils veulent. Cette remontrance du sénat les embarrasse d’abord, puis ils s’écrient : « Envoyez-nous les consuls, nous nous entendrons avec eux. »

Pendant ce temps, Icilius et Numitorius étaient allés soulever l’autre armée, celle de la Sabine. Ils reviennent à sa tête par la porte Colline, traversant le quartier sabin et patricien du Quirinal, qui dut les voir passer avec un certain effroi, et gagnent l’Aventin, où ils font leur jonction avec l’armée de l’Algide. Les deux armées, par cet admirable instinct de disci-

  1. Den. d’Hal., XI. 43