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lus et allant les déposer dans le petit temple très ancien de Jupiter Férétrius, qui était sur le Capitole.

Tite Live raconte, à ce sujet, que l’empereur Auguste a bien voulu lui apprendre que lui-même avait lu sur la cuirasse de lin de Tolumnius conservée dans le temple de Jupiter Férétrius, que les dépouilles opimes avaient été offertes neuf ans plus tard par Cossus, alors consul. Tite Live, tout en disant que c’eut été un sacrilège d’enlever à Cossus l’honneur du témoignage impérial ne paraît point convaincu par cet illustre témoignage et donne de forts bonnes raisons, pour ne point l’admettre ; toutefois, en critique prudent, il se garde de le contredire[1].

Pendant les années qui suivirent, les Véiens et les Fidenates profitèrent d’une de ces maladies dont il est parlé souvent dans l’histoire de Rome, et dans lesquelles la malaria pouvait jouer un rôle, pour franchir l’Anio, et venir encore une fois butiner jusqu’à la porte Colline. On fut obligé de défendre Rome et de garnir de troupes les murs et l’agger qui était de ce côté.

Ce fut pendant une des maladies dont je viens de parler que l’on voua un temple à Apollon pour la

  1. Tit. Liv., IV, 21. Comme il faut être juste envers tout le monde, je dirai qu’Auguste pouvait bien avoir raison sans que Tite-Live eût tort. Mais pour cela on doit supposer que l’inscription avait été altérée par la famille de Cossus, qui avait voulu rappeler son consulat en même temps que sa victoire. C’est l’opinion de Perizonius, adoptée par Schwegler. (R. Gesch., III, p. 200.)