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encore en vue du Capitole. Ce n’est qu’à partir de 355 que Fidène sera définitivement réduite, et Fidène n’est pas à deux heures de Rome.

Dans les montagnes des Volsques, cette conquête était plus avancée que dans la campagne romaine. Les Romains allaient sans cesse d’un ennemi à l’autre. À peine eurent-ils jeté les Véiens dans le Tibre et repris possession de Fidène qu’ils coururent combattre les Volsques. J’ai envie de faire comme eux et d’aller contempler un épisode remarquable de cette guerre de montagnes, qui se rattache à une localité bien caractérisée.

C’était la colline qu’on appelait Verrugo la Verrue[1] ; elle se trouvait certainement entre le pays des Æques et le pays des Volsques[2], ce qui rendait sa possession très-importante. Aussi fut-elle plusieurs fois prise et reprise par les Romains et leurs ennemis, qui se la disputaient avec acharnement. On a tout lieu de croire que c’est la colline isolée qui porte aujourd’hui

  1. Ce nom indique une colline isolée, faisant saillie sur la plaine comme une verrue sur le visage. Il y a près de Florence une colline nommée Verruca. Verrugo a le même sens que Verruca. (Cat. ap. Gell., Noct. Att., III, 7.) D’après l’analogie de la terminaison en o avec le grand nombre de mots sabins ou sabelliques terminés de même : Nerio, Anio, Pompo, Scipio, Dorso, Varro, Cicero, je suis porté à croire que Verrugo était la forme sabellique, et verruca la forme latine.
  2. Il fallait qu’il en fût ainsi pour que l’occupation de cette colline par les Romains fût considérée comme un si grand malheur par ces deux peuples.