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voulait pas dire l’ancien, c’était le nom même des Sabins aborigènes, et il doit se traduire le vieux Sabin[1].

Tarquin fit à cet égard comme les chefs mongoles qui, devenus empereurs de la Chine, prirent un nom chinois.

Sa femme Tanaquil[2] adopta de même un nom sabin, Cæcilia[3], et se transforma dans la tradition en

    analogue aux noms de gens. Raison de plus de croire plutôt aux gentes sabines qu’aux gentes du Palatin.

  1. Priscus était synonyme de Cascus. (Varr De L. lat., VII, 28.) Ce nom d’un ancien peuple a pris le sens d’ancien. Quelque chose de semblable est arrive chez nous au mot Gaulois. Niebuhr l’a vu le premier. Mais comment n’a-t-il pas reconnu dans les Casci, nom donné aux aborigènes venus de la Sabine, des Sabins, lui qui avait montré que les Prisci étaient opposés aux Latins dans cette locution Prisci Latini, pour Prisci et Latini ? Les Casci ou Prisci étaient les anciens habitants de la Sabine. (Voyez t. I, p. 112.) Priscus fut le nom de plusieurs personnages que leur prénom ou leur nom de gens fait croire avoir été Sabins d’origine. Attius Priscus, Priscus Attilius, Priscus Cornelius. Attius et Attilius étaient des prénoms sabins ; la gens Cornelia était sabine. D’ailleurs, selon Tite Live (I, 34), Tarquin prit ce nom en entrant à Rome ; il ne pouvait savoir qu’il serait un jour plus ancien qu’un autre Tarquin.
  2. Tanaquil est un nom qu’on a trouvé dans une tombe de Tarquinii et sur plusieurs statues d’animaux fantastiques, entre autres la Chimère étrusque de Florence.
  3. Les Cæcilii étaient originaires de Préneste, ville sabellique, peut-être sabine. Voilà pourquoi cette illustre famille était plébéienne, c’est qu’elle était étrangère aux Sabins de Rome. Mais elle pouvait cependant être sabine, car par son nom elle se rattachait, au héros indigène Cæculus, fondateur de Préneste (Fest., p. 44), dont elle prétendait descendre.