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l’Asile, de l’écartellement de Fufetius, et même de la fosse aux supplices du bon Ancus[1].

Sur les grands travaux entrepris par les rois étrusques, la tradition varie un peu, les attribuant tantôt à celui-ci, tantôt à celui-là[2] ; mais elle est constante à les placer sous ces rois.

Ainsi l’enceinte qui enferma les sept collines de la rive gauche et la forteresse du Janicule par un mur, et du côté de la plaine, là où ce mur n’aurait pas suffi, lui adjoignit un fossé et un relèvement de terre ; cette enceinte, qui fit des différentes Romes que nous avons vues naître une seule Rome, et qui cimenta l’union des populations établies sur les diverses col-

  1. Tellement loin, que j’ai peine à croire que la tradition, qui oublie beaucoup et concentre beaucoup, n’ait pas omis, devenant romaine, quelque roi sabin ou étrusque. L’objection tirée de la moyenne des règnes, trop considérable pour être vraie, est pour moi sans force, parce que je ne crois point à la chronologie dans la tradition. Cependant le fait de cette disproportion entre le petit nombre des rois et la durée de la royauté me portent à supposer qu’un souvenir s’était conservé, au moins que cette royauté avait été durable ; sans cela, on eût mieux fait concorder les deux termes. Du reste, une telle supposition ne changerait rien à l’ensemble de la tradition, à une royauté étrusque après une royauté sabine, à la supériorité des Sabins, à la dépendance des Latins, à leur progrès favorisé politiquement par les rois sabins eux-mêmes et surtout par les rois étrusques, toutes choses que je persiste à croire véritables.
  2. Tite Live, après avoir dit (I, 38) que Tarquinius Priscus a jeté les fondements du temple de Jupiter, dit (I, 55) qu’à ces fondements ne suffirent pas les dépouilles de Pometia, ville conquise par l’autre Tarquin. Pline (Hist. nat., III, 9, 15) attribue l’agger de Servius Tullius à Tarquin le Superbe.