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Particularités du nombre Trois

par Yves BERTHOU
Les Martyrs de Lanrivoaré. — Les puissances du Nombre Trois, l’origine de la numération duo décimale.

Le nombre 3 et le nombre 7 ainsi que certaines combinaisons entre 3 et 4 présentent des particularités qui avaient attiré l’attention la vénération même, des Peuples anciens, des philosophes, des législateurs et des théosophes.

Les Druides, principalement, ont eu une prédilection marquée pour le nombre 3 ainsi qu’on en peut juger par l’enseignement qu’ils donnaient en se servant de maximes mises en Triades. Ex. : Tri reuz kenta Abred : Ank, Ankoua, Ankou. (Trois calamités primitives d’Abred : La Nécessité, l’Oubli, la Mort).

Rappelons, en passant, les Trois Règnes de la Nature, les Trois Grâce, les Neuf Muses, les Trois Cercles de l’Existence, les Triades, les Trois Mages, les Trois Personnes en Dieu, les Trois Vertus théologales, etc… l’année celtique qui était de 30 ans, la lunaison celtique qui était de 27 jours (3 au cube) et qui se divisait en trois semaines de 9 jours (3 au carré), le pied de 3 mains, le pas de 3 pieds, la corde de 30 pas, les dolmens de 3 pieds de large, etc., etc.

Mais là ne se trouvent pas les particularités proprement dites du nombre 3 : elles sont dans le nombre lui-même, quantité mathématique.

Prenons les 3 premières puissances de 3, c’est-à-dire 3, 3 au carré et 3 au cube et inscrivons-les à la suite l’une de l’autre. Nous aurons ainsi formé le nombre 3927 qui se grave immédiatement, et irrévocablement dans la mémoire. Ce nombre constitue déjà une formule mnémonique, peut-être la première dont l’homme ait fait usage. Mais, si nous multiplions ce nombre par 2, nous en avons un autre, 7854, qui sollicite plus particulièrement-notre attention.

Ce nombre ne pouvait être inconnu des Anciens Bretons ainsi que le démontre incontestablement la Légende des Martyrs de Lanrivoaré, commune voisine de l’Aberwrac’h où d’aucuns ont placé la fameuse cité d’Occismor. Dans le cimetière de Lanrivoaré se trouve un calvaire érigé sur une enceinte dallée où l’homme ne doit passer que pieds nus ; le jour du pardon, c’est même à genoux qu’il doit en faire le tour. Près de la Croix sont disposées sept pierres rondes qui seraient sept grains changés en pierres par Saint Hervé. Selon la Légende, ce cimetière est celui de sept mille sept cent sept et sept vingts martyrs.

D’après Fréminville, tout le peuple chrétien du territoire de Rivoaré aurait été massacré par une tribu payenne du voisinage.

D’après M. de la Borderie, les Normands auraient passé par